Comprendre le Fact-Checking et son importance dans le paysage médiatique
Apparu aux États-Unis dans les années 1920, avec l’émergence de news magazines comme Time, le premier à constituer une équipe de fact-checkeurs, en 1923, le Fact-Checking avait pour rôle principal la vérification des déclarations issues des figures emblématiques de la vie politique, mais également de vérifier les contenus ou articles déjà publiés dans le magazine par une équipe de veilleurs. Le Fact-Checking ou la vérification des faits est une nouvelle forme de traitement journalistique, née de l’insuffisance ou les limites du journalisme classique, et joue un rôle primordial de complémentarité. Cette pratique est très importante, car elle permet aux professionnels des médias de vérifier l’exactitude de l’information ou la fiabilité, de démêler le vrai du faux et de la fiction, également de débusquer des informations basées sur les idées préconçues, des préjugés et des récits imaginaires fomentées et distillées par les propagateurs avant toute publication.
Le Fact-Checking face à l’avènement de la technologie de l’information et de la communication (TIC)
Cependant, à l’avènement de la technologie de l’information et de communication, cette pratique a connu un véritable tournant dans l’écosystème des médias dans le monde, mais, elle a joué aussi un rôle nécessaire dans le paysage médiatique centrafricain. En République Centrafricaine, le Fact-checking a vu le jour dans les années 2018, où plusieurs professionnels de l’information et blogueurs centrafricains ont été formés et outillés des approches visant à combattre la désinformation en Centrafrique. À l’issue, plusieurs initiatives sont nées et d’autres médias ont pu instaurer des rubriques de Fact-Checking dans leur rédaction.
Fort de ces constats, Centrafrique Check, premier média de vérification des faits centrafricain, anciennement association des Fact-Checkers de Centrafrique, qui grâce à ces expériences et expertises, cumulant bientôt quatre années d’existence en République Centrafricaine, a pu implémenter des activités de sensibilisations et de renforcement des capacités à l’endroit des professionnels de médias, des blogueurs, des activistes, des leaders communautaires et des acteurs de la société civiles, outillés dans le cadre de l’identification de la désinformation, la gestion des rumeurs et les techniques visant à lutter contre la montée galopante de la désinformation et les rumeurs, en vue de limiter leur propagation dans la communauté, également a pu organiser des sessions de sensibilisation à l’éducation aux médias, des contenus factuels qui sont rédigés et transcrits en audio via des microgrammes radiophoniques ou magazines diffusés par les radios communautaires dans l’optique d’atteindre un public plus large.
Le Fact-checking est non seulement très important dans un pays post conflit, mais nécessaire surtout à l’approche des élections locales d’octobre prochain, un environnement propice à l’éclosion des fausses informations, des rumeurs tendancielles qui constituent des facteurs non négligeables qui peuvent impacter la cohésion sociale, le vivre ensemble, mais surtout la jeune démocratie en République Centrafricaine.
En somme, la vérification des faits reste la solution la plus idoine pour lutter efficacement contre la désinformation et autres affirmations non vérifiées en République Centrafricaine, car elle permet d’attaquer à la source de l’information. Cependant, d’autres défis restent alarmants, notamment l’apparition de l’intelligence artificielle en dépit des outils modernes conçus pour pallier cette problématique qui préoccupe actuellement le monde.
L’article est édité par Britney Ngalingbo.