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Méfiez-vous de  la rumeur selon laquelle un sucre nocif circule sur le marché en Centrafrique

Ces derniers temps des rumeurs circulent dans les différents fils WhatsApp affirmant  qu’un sucre mortel serait en circulation sur le marché en Centrafrique.  Cette information est accompagnée d’une image d’un enfant avec des  brûlures sur les lèvres.

D’après les auteurs de cette information : cette alerte proviendrait du ministère de la santé et serait passée sur Rfi. Alors  qu’il  s’agit bel et bien d’une fausse rumeur, ayant déjà publiée  dans le passé, accompagnée d’une image hors contexte déjà traitée   par nos confrères de Observateurs France 24, une photo sortie de son contexte a été publiée  le 14 septembre 2018.

Relayée le 13 avril 2022 dans le groupe Whatsapp des chantres centrafricains, cette rumeur est devenue virale de bouche à oreille dans les différents arrondissements de Bangui. Alors que cette information erronée date d’une longue période (2018) sur  Twitter avec des versions différentes.

Cette information est parvenue à notre rédaction par le biais d’un fil WhatsApp des chantres de Centrafrique.

Dans le cadre de notre vérification, notre rédaction a contacté Interrogé le 19 avril 2022 Docteur Luc Salva Heredeibona, épidémiologiste, Directeur de l’organisation des soins et de la gestion de l’espace hospitalo-universitaire au sein du ministère de la santé publique et de la population, qui nie tous les effets que provoque le sucre par des boutons impressionnants.

Il se pourrait qu’il s’agit d’une autre pathologie infectieuse, ou d’une brûlure par le soude par exemple, à ma connaissance cette image n’a pas rapport avec la réalité. Même s’il s’agissait d’un sucre empoisonné, l’impact nocif ne sera pas dermatologique.’’

D’une part, l’Organisation Mondiale de la Santé en Centrafrique à travers son conseiller en matière de santé Augustin Dibert, infirme n’avoir reçu aucune information à cette nouvelle pathologie: “Nous n’avons reçu aucune information, si c’en est le cas le ministère de la santé devrait alerter l’OMS pour prendre des mesures drastiques. D’autre part, ces institutions  sanitaires devraient interpeller les grossistes et commerçants de ce sucre frelaté qui serait en circulation afin de les détruire et limiter toutes les conséquences dommageables.

Par ailleurs, Nous nous sommes aussi rapprochés  du service d’urgences médicales  à l’Hôpital Communautaire et Universitaire de Bangui (CHUB) pour observer s’ils ont déjà reçu les cas pareils. D’après nos observations  au niveau d’Urgence, aucun  patient affecté par cette pathologie n’a été enregistré. Cependant, même  la consommation excessive du sucre ne susciterait pas  de tels effets, tout en affirmant que cette photo est sortie de son contexte.

Pourquoi l’image est sortie de son contexte ? 

Le site des Observateurs France 24 avait retrouvé l’origine de l’image en contactant le site qui détient le copyright de l’image, dont elle a été retirée après. Lorsqu’on effectue une recherche sur le moteur de Yandex,  les résultats assortis nous montrent que cette image a été  publiée dans un article sur le site consultant 360 depuis avril 2015. Un site internet consacré aux professionnels de la santé.

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L’article médical expliquait  qu’une  jeune fille de 6 ans  était séropositive avec un nombre initial de lymphocytes CD4 de 189/µL, la fillette s’est par ailleurs présentée dans une clinique en Afrique du Sud avec des antécédents d’un an de papules verruqueuses sur les lèvres et la muqueuse buccale s’étendant à la peau environnante, compatibles avec une infection par le virus du papillome humain (VPH). Elle a été placée à l’époque sous traitement antirétroviral hautement actif.

Cette information provenant des complotistes, survient dans l’optique de provoquer un climat de panique au sein des  consommateurs du sucre en vue de manipuler l’opinion publique   vis-à-vis du pouvoir en place.

Conclusion 

Si une nouvelle pathologie due à l’effet secondaire du sucre refait surface dans le monde, l’Organisation Mondiale de la Santé  informera son site officiel  les partenaires, ainsi que l’opinion internationale  sur une éventuelle découverte du virus causant une pathologie de telle nature.

Cet avertissement alarmiste circule depuis 2013 dans plusieurs pays africains cela n’a pas été confirmé par les spécialistes en gynécologie et en infections donc cela reste une simple rumeur dont il faut se méfier.

Cet article est produit dans le cadre du programme « Désinfox-Afrique-RCA »

Par Britney Ngalingbo/ AFC

Des informations et des images vous paraissent douteuses ? Contacter notre rédaction au 00236 74 02 15 70/ 75 81 61 38/ 75 38 11 73, ou écrivez-nous sur le mail factcheckingefc#gmail.com

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