Que peut-on savoir de l’avortement non médicalisé ? 

La République Centrafricaine reste en proie à  l’avortement non médicalisé, ou clandestin, un phénomène qui affecte le monde. Pourtant la loi centrafricaine interdit l’interruption  volontaire de grossesse (IVG) selon le code pénal en Centrafrique.  Cependant, cette pratique reste récurrente. Dans cet article, Centrafrique Check met en évidence les  causes  et les conséquences, mais surtout comment les prévenir d’après les médecins spécialistes.

Selon le concept, l’avortement non médicalisé  se définit comme le fait d’interrompe la grossesse par des personnes dépourvues des compétences nécessaires ; soit dans un cadre non conforme aux normes ou les deux. Exemples de cas concrets:

  • Herbes traditionnelles 
  • Potions / mélanges corrosives, toxiques (chlore, acide des batteries) 
  • Médicaments erronés provenant de pharmacies privées 
  • Insertion dans le corps d’objets dangereux tels qu’un fer, une tige de manioc, une trousse de perfection, une sonde dans le vagin ou l’anus etc…

Les causes :

Dans de nombreuses régions du monde, les femmes n’ont pas accès à l’éducation sexuelle, à la contraception ou à des avortements sécurisés. Elles ont donc recours à des méthodes rationnelles ou dangereuses qui mettent leur vie en danger. Cela, oblige les femmes à pratiquer des avortements non médicalisés au péril de leur vie.

 Manques de sensibilisations autour de cette problématique et les centres de santé communautaires, manques d’accueils vis-à-vis des patients dans des centres de santés etc., constituent d’autres facteurs qui justifient l’intermittence de cette pratique. Dans un article  publié sur  tv5 monde relatif au  bilan  de l’IVG en 2023, il est indiqué: ‘’Dans le monde, en 2023, une femme meurt toutes les neuf minutes des suites d’un avortement  clandestin. Selon l’Organisation  mondiale de la santé (OMS), entre 39 000 et 47 000 décèdent chaque année des suites d’une IVG non médicalisé’’.

La loi centrafricaine interdit  l’Interdiction volontaire de grossesse ou avortement non médicalisé 

En République centrafricaine, l’interruption volontaire de grossesse (IVG)  est interdite par Loi n° 10.001 du 6 janvier 2010, notamment les articles 78-79. 

 Les dispositions l’article 78  du code pénal de la République centrafricaine que nous avons exploitées, stipulent que : « Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par toute autre moyen, aura tenté  de procurer ou provoquer l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte, qu’elle y ait  consenti ou non, sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 200.000 à 2 000 000 de francs…. »

Quelques cas d’exception définie par la loi centrafricaine

 L’article 79  quant à lui dispose que : « L’interruption thérapeutique de grossesse est admise dans les cas spécifiquement énumérés ci-dessous : 

1. Lorsqu’il a été prouvé que l’enfant naîtra avec des malformations physiques ou mentales graves ou incurables

2. Lorsque cette grossesse compromet gravement la vie de la mère 

3. Lorsque la conception a eu lieu par suite de viol, inceste ou lorsque la fille mineure enceinte se trouve dans un établissement hospitalier ».

Conséquences :

Selon les résultats d’étude AMOCO, les complications d’avortement restent une cause majeure de moralité maternelle dans le monde liées à cette cause a très peu diminué au cours de la dernière décennie, au contraire de celle liée aux autres principales causes comme l’hémorragie, l’infection ou la dystocie. Selon les estimations mondiales, la plupart des décès liés à l’avortement sont le résultat des avortements provoqués non sécurisés, dont 97 % se produisent dans le pays à revenu faible ou intermédiaire. Information disponible ici.

 Ces décès pourraient être largement évités en fournissant des soins complets d’avortement, incluant des soins post-avortement, des services de contraception et de soins d’avortement provoqué sécurisé. Avec 829 décès pour 10 0000 naissances vivantes, la République centrafricaine a l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde. Les complications liées à l’avortement y contribuent largement puisqu’une étude menée par le ministère de la santé centrafricain et le FNUAP a estimé qu’elles représentaient près d’un décès maternel sur quatre (14%) selon la fiche d’information en ligne de MSF.

Comment prévenir  les avortements non médicalisés ?

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), les avortements non médicalisés peuvent être évités grâce à :

  • L’éducation sexuelle
  • L’utilisation d’une contraception efficace
  • La fourniture de services d’avortement médicalisés.

Pour plus d’amples détails consulter ici

Contacté par Centrafrique Check sur cette problématique, Ngbale Norbert Richard, professeur de gynécologie obstétrique, enseignant chercheur à l’Université de Bangui, appelle les femmes en général et les filles  en particulier sur le danger qui peut découler de  cette pratique « Il y a les méthodes contraceptives qui existent gratuitement dans les centres de santés sanitaires dont lesquelles elles peuvent aller prendre pour éviter l’avortement non médicalisé en République centrafricaine ».    

Notons qu’en Centrafrique, l’IVG est la première cause de mortalité maternelle. Avec 829 décès pour 100 000 naissances vivantes, la République Centrafricaine a l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde. Une étude menée par le ministère de la Santé en Centrafrique et le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) a évalué que les complications liées à l’avortement représentaient près d’un décès maternel sur quatre. 

Total
0
Partages
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires