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Un ministre entre les mains de la Cour pénale spéciale

Hassan Ali Bouba, ministre de l’élevage et de la santé animale, a été arrêté vendredi 19 novembre dans son cabinet par une unité de la police composée des gendarmes centrafricains et de la Minusca. Selon des sources concordantes, ce représentant de l’UPC d’Ali Darass dans le gouvernement a été mis aux arrêts sur mandat de la Cour pénale spéciale (CPS). Les charges retenues contre lui ne sont pas encore connues.

Son arrestation a été faite dans le cadre d’une enquête de la CPS, juridiction hybride, créée en 2015 pour juger les auteurs de graves crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Centrafrique. Hassan Bouba, ancien bras droit d’Ali Darass, était l’ancien coordonnateur politique de l’Unité du Peuple Centrafricain (UPC). Ce groupe armé s’est fait connaitre pour ses multiples attaques contre les civils, les forces nationales et la Minusca dans les régions de la Ouaka et Basse-Kotto.

Dans le collimateur des Organisations des droits de l’Homme

Hassan Ali Bouba est nommé dans le gouvernement grâce à l’accord de Khartoum du 06 février 2019, accord signé entre le gouvernement et 14 groupes armés censé ramener la paix en Centrafrique. Sa nomination a été mal appréciée par plusieurs organisations nationales tant qu’internationales des droits de l’homme. Pour elles, il est celui qui avait ordonné le massacre sur le site des déplacés de l’Evêché d’Alindao en 2018. Attaque au cours de laquelle une centaine de civils dont 2 prêtres avaient trouvé la mort et plusieurs autres blessés.

En janvier 2021, sa radiation avait été annoncée par l’UPC en l’accusant d’avoir usurpé la signature de son chef Ali Darassa pour faire publier un faux communiqué au nom du mouvement armé.

En aout dernier, The Sentry, une ONG américaine, l’a cité dans une enquête concernant la société Sucrière centrafricaine (SUCAF), une filiale du Groupe Castel en Centrafrique. Selon ce rapport, Hassan Bouba et Ali Darassa avaient reçu des mains de la SUCAF plus d’une dizaine des milliers d’euros entre 2014-2020 pour la protection de cette entreprise à Ngakobo.

Une arrestation saluée par les défenseurs des droits humains.

Pour les organisations des droits de l’Homme, l’arrestation de l’ancien coordonnateur de l’UPC est un exemple fort pour la lutte contre l’impunité en République centrafricaine.

« Son interpellation est un signal fort dans la lutte contre l’impunité en République centrafricaine », se réjouit le Magistrat Joseph Bindoumi, président de la Ligue Centrafricaine pour les Droits de l’Homme (LCDH).

De son côté, l’Observatoire centrafricain de justice transitionnelle appelle la CPS à  » œuvrer à la manifestation de la vérité et la justice pour les présumés crimes reprochés à ce dernier »,  appelle-t-il.

« C’est depuis 3 mois que je mène une campagne pour qu’il soit arrêté. J’ai interpellé le président de la République, le gouvernement même la CPS pour que ce criminel soit arrêté. Il a du sang sur les mains après avoir commis beaucoup d’atrocités, notamment à Alindao », s’est félicité Christian Aimé Ndotah, journaliste et activiste des droits de l’Homme.

La Cour pénale spéciale n’a pas encore officiellement communiqué à propos de cette arrestation. Hassan Bouba est le 5ème chef de guerre arrêté pour des crimes commis sur le territoire centrafricain depuis 2013.Il s’agit entre autre d’Alfred Yékatome Rombhot; Patrice Edouad Ngaissona; Mahamat Saïd Abdel Kani; tous à la Cour Pénale Internationale, tandis que le capitaine Eugène Barret Ngaikoesset et Hassan Ali Bouba entre les mains de la CPS.

Rédaction d’actualité de l’AFC

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